ATELIER DE THEATRE

ATELIER DE THEATRE

Chaque année, les élèves comédiens travaillent à raison d’une séance hebdomadaire à la réalisation du spectacle de fin d’année. De la mise en scène à la réalisation des décors, au maquillage, aux costumes, à la lumière, c’est toute une équipe de professionnels de la branche qui encadrent ces jeunes artistes en herbe, ceci pour leur plus grand plaisir.

Tu as envie de te joindre à nous pour une expérience forte et unique ? Tu es le (la) bienvenu(e) !

Spectacle 2022-2023

LE DRAGON

Evguéni Schwartz
Traduction : André Markovicz
Adaptation : Alain Grand, Stéphane Boschung

Avec :

Shérine Abou El Anein, Héloïse Andrey, Loena Baftiri, Shana Bassot, Elias Mael Baur, Céline Boyer, Olivia Caille, Marion Carvalho, Laura Christophe, Laetitia dos Santos Gonçalves, Aurore Guidoux, Laia Gumbau, Zoé Gumbau, Anais Hermite, Simao Honorio Saera, Selma Jacqueroud, Viola Jeanneret, Alexandra Jupaj, Isra Kassoul, Lucie Meyer, Inês Oliveira Ferreira, Salma Ottiger, Aneta Petruskova, Elio Sprenger, Kevin Terreaux, Arthur Vaugne-Rousson, Eloïse Marthe Joséphine Wedlinger, Loena Baftiri, suite de la distribution artistique en cours..

Mise en scène, scénographie, dramaturgie : Alain Grand Assistanat : Agathe Schmutz
Décors : Lucia Sulliger
Suite de la distribution technique en cours…

Représentations :
Juin 2024 à la Salle CO2

Ce spectacle est préparé dans le cadre du 50e anniversaire du CO de la Gruyère de Bulle. Pour l’occasion, les compagnies théâtrales des CO de Bulle et La Tour-de-Trême sont réunies sous une unique entité.
Au CO de Riaz, le groupe d’élèves réuni au sein de « l’activité cinéma » dirigé par Stéphane Boschung présentera l’acte 1 en version filmé et la compagnie théâtrale interprétera sur scène les actes 2 & 3.

La fable

Depuis 400 ans, un dragon terrifiant, capable de prendre diverses apparences, règne en tyran sur une cité dans laquelle vivent, entre autres, l’archiviste Charlemagne, sa fille Elsa et leur chat, Marinette. Le bourgmestre de la ville et son fils, le laquais Henri, serviteurs zélés du dragon, veillent à faire respecter son pouvoir fondé sur la répression et la délation. Il y eut bien dans un passé lointain quelques révoltes, mais elles furent écrasées dans le sang et le feu par le dragon. Aujourd’hui, la population matée lui obéit en tout. Sa docilité est telle que chaque année, elle accepte de payer au monstre un lourd tribut alimentaire et de lui offrir en sacrifice une jeune fille qui meurt de dégoût après sa « nuit de noces ». Cette année, la jeune vierge désignée n’est autre qu’Elsa. Son père et elles attendent, résignés, le jour du sacrifice. C’est alors qu’arrive dans la ville Lancelot, héros professionnel. Comme ses confrères, il passe son temps à abattre des monstres. Ses pas le mènent à la chaumière d’Elsa et Charlemagne où il apprend par leur chatte, Marinette, le triste sort qui les accable. Il décide naturellement de tuer le dragon au combat et d’ainsi sauver la jeune fille, dont il est en train de tomber amoureux. Personne ne l’en croit capable et Elsa refuse d’être aidée. Lancelot provoque le monstre en duel, malgré l’hostilité des citoyens.

A l’annonce de cette nouvelle, le dragon manque de l’anéantir lâchement sur place, mais le vieux Charlemagne, archiviste, l’en empêche au nom d’un vieux document qui autorise tous ceux qui défient le dragon à rester en vie et à se faire aider jusqu’au moment du duel. Le monstre fixe alors la bataille au lendemain. Pour empêcher ce combat, Henri, ancien fiancé d’Elsa promu secrétaire personnel du dragon, propose à la jeune fille d’assassiner Lancelot avec un couteau empoisonné, en échange de sa liberté. Après moultes réticences, elle accepte le marché́. Pendant ce temps, les habitants essaient de soudoyer Lancelot, puis, avec l’aide du bourgmestre, ils le privent d’armes. De son côté, le dragon tente par tous les moyens de convaincre Lancelot de l’inutilité de sa démarche. En vain. Arrive le moment des adieux d’Elsa à Lancelot. Epiés sans le savoir par le dragon et son laquais, ils s’avouent leur amour et elle lui dévoile le complot. Furieux, le monstre enferme alors Elsa. Forcé de l’abandonner aux mains de son adversaire, Lancelot part se préparer au combat et rencontre le chat. Celui-ci le met en contact avec des artisans qui ont fabriqué des armes magiques pour équiper dignement le héros. Ils lui remettent un tapis volant, un chapeau qui rend invisible, une épée magique et un instrument de musique autonome. Ainsi paré, Lancelot se lance dans la bataille.

Acte II

Après un dur et long combat, il parvient à tuer le dragon. Les citoyens, qui observent le duel depuis la place de la ville, laissent éclater leur joie à la mort du tyran. Mais le bourgmestre s’empare aussitôt du pouvoir et réprime immédiatement toute velléité de manifestation. Les citoyens, à nouveau muselés, rentrent chez eux. Mortellement blessé, Lancelot apparaît sur une place déserte. Abandonné de tous au moment de son agonie, il tente malgré tout de se convaincre d’avoir ouvert les yeux des habitants sur la possibilité de mener un combat. Un an s’écoule.

Acte III

Le bourgmestre a usurpé le titre de tueur du dragon et s’est auto-proclamé président et libérateur de la ville. Elsa était promise en sacrifice au dragon … Il se l’attribue ; mais, plus démagogue, il y met les formes et veut un mariage. Son fils Henri est quant à lui devenu bourgmestre. Sous le couvert d’une pseudo-démocratie, Henri et son père incitent à la délation et s’espionnent réciproquement. Les prisons se remplissent, à commencer par les artisans qui ont prêté main-forte à Lancelot. Les deux imposteurs ne craignent rien tant que l’éventuel retour de ce dernier, disparu dans d’étranges circonstances… d’autant que de mystérieuses inscriptions apparaissent sur les murs de la ville. La population, une fois de plus résignée, prépare activement le mariage du président et d’Elsa. Désespérée, hantée par le souvenir de Lancelot, Elsa trouve le courage de se rebeller pendant la cérémonie du mariage, et de dire non à cette union avec le président. C’est alors que Lancelot réapparaît. Sans livrer bataille, les deux usurpateurs s’effondrent. Lancelot les fait mettre en prison et libère les artisans. Il exhorte les citoyens à la vigilance, au courage et à l’exercice de la démocratie et s’engage à les y aider. Enfin, il épouse Elsa.

Fable russe de 1943, Le Dragon rappelle qu’abattre un tyran n’est pas abattre une tyrannie. Que l’asservissement d’une société toute entière n’est possible qu’avec son consentement actif, résigné ou inconscient. Alors comment tuer un système ? Depuis quatre siècles, un dragon règne en despote, par la terreur, le feu et le sang, sur une ville imaginaire. Les autorités locales, complices ou serviles, se plient à tous ses caprices. Arrive Lancelot, un « héros professionnel », décidé à abattre la créature. Mais même s’il la terrasse, le carcan engendré par les forces de l’autoritarisme – la peur, la collaboration, la soumission, la résignation… – pourrait bien perdurer. Que faire alors pour nous libérer et triompher d’une puissance écrasante, si elle s’avère incarnée parmi nous autant qu’en nous ?

« On ne raconte pas un conte pour dissimuler une signification, mais pour dévoiler, pour dire à pleine voix, de toutes ses forces, ce que l’on pense. »
Evgueni Schwartz